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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 20:05

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Octobre 2014. Aux Etats-Unis, le FBI reconnaît l’importance d’identifier précocement et de punir sévèrement les responsables de crimes sur les animaux. Il vient de les classer comme une infraction majeure à part entière, comme les meurtres et les agressions. 

Établir des statistiques précises
Dès 2015, le Federal Bureau of Investigation (FBI) va enregistrer les cruautés sur les animaux comme une infraction distincte dans son système d’information Uniform Crime Report, considéré comme la meilleure source de statistiques criminelles des États-Unis.
Ces crimes, jusqu’alors répertoriés sous le terme générique « Autres infractions », seront désormais considérés comme des infractions majeures, à l’image des meurtres, des agressions et des incendies criminels. Ceci va permettre d’établir des statistiques plus précises sur les actes de cruauté commis contre les animaux, d’identifier plus efficacement les auteurs et de les punir plus sévèrement.

Un lien avéré avec la criminalité
Cette décision survient après que la National Sheriff’s Association et l’Animal Welfare Institute aient proposé que les crimes envers les animaux soient listés comme une infraction séparée dans le National Incident Based Reporting System, d’après lequel est généré l’Uniform Crime Report. Elle s’appuie sur les études qui montrent que les tueurs en série et les criminels violents débutent souvent leur « parcours » en commettant des délits contre des animaux. D’une façon plus générale, le lien entre maltraitance animale, violence domestique, maltraitance des enfants et maltraitance des personnes âgées, est avéré.
Bien que ce nouveau système n’ait pas vu le jour pour protéger les animaux en première intention, il sera néanmoins efficace car il va faire prendre conscience de la gravité de la maltraitance animale aux autorités. Et il affirme la reconnaissance par le FBI de l’importance de ce lien entre maltraitance animale et violence humaine.

Un crime contre la société
La cruauté envers les animaux sera considérée comme un crime contre la société.  Cette infraction comprend quatre catégories : négligence simple, abus intentionnel et torture, abus organisé (combats de chiens, de coqs…) et abus sexuel sur un animal.
Le FBI définit ainsi la cruauté envers un animal : « Faire une action intentionnellement, sciemment ou par imprudence qui maltraite ou tue un animal sans raison valable, comme la torture, la mutilation, l’empoisonnement ou l’abandon. Sont inclus : les manquements à l’obligation de fournir des soins, par exemple le logement, la nourriture, l’eau, les soins en cas de maladie ou de blessure ; transporter ou confiner un animal d’une manière susceptible de causer des blessures ou la mort ; faire combattre un animal contre un autre ; infliger des souffrances excessives ou répétées sans raison, par exemple utiliser des objets pour battre ou blesser un animal ».

Accroître la prise de conscience de la cruauté
Ce changement s’inscrit dans une tendance plus large visant à accroître la prise de conscience de la cruauté envers les animaux aux Etats-Unis, grâce aux actions menées depuis des années par leurs défenseurs.
Les officiers de police et de justice prennent de plus en plus au sérieux les actes de cruauté sur un animal, comme le montrent de récents jugements de tortionnaires d’animaux qui ont abouti à des condamnations significatives : 5 ans de prison pour l’auteur du viol répété de Rose, chienne pitbull, en Floride, 15 ans et demi de prison pour le propriétaire d’un chien battu presque à mort en Californie…
La prise en compte de la maltraitance animale est encore inégale aux Etats-Unis. Dans certains Etats, les vétérinaires sont légalement obligés de déclarer aux autorités tout mauvais traitement et même toute suspicion de mauvais traitement alors que dans d’autres, cela leur est interdit. La situation progresse toutefois, comme le montre notamment le vote unanime du conseil de la ville de New York en février 2014 pour la création d’un registre des personnes maltraitant les animaux.
Ce registre va compiler les noms des personnes condamnées pour maltraitance afin de leur interdire d’avoir tout contact avec des animaux pendant au moins 5 ans. Les refuges et les animaleries de la ville devront consulter ce registre avant de vendre ou de faire adopter un animal. D’autres Etats américains devraient adopter la même mesure.

Et en France ?
One Voice travaille depuis des années pour que les autorités françaises prennent enfin la maltraitance animale au sérieux, punissent sévèrement ses auteurs et adoptent des lois adaptées aux divers types de maltraitance. Développer les projets de collaboration des différents organismes, et adapter les lois autour du lien entre maltraitance animale et violence humaine, est pour l’association essentiel dans la prévention de la violence, quelle qu’elle soit. One Voice applaudit la décision du FBI et espère qu’elle préfigure des évolutions dans d’autres pays dont la France.

 

 

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